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La boite à travail de MaX
22 février 2010

Embarquement pour Citère - Nouvelles

Il avait déjà beaucoup voyagé et fait à plusieurs reprise le tour du monde.

Pas en touriste, non, mais derrière la chaudière de ce vieux chalutier à la boussole défectueuse.

Là où bien des hommes n'auraient résisté ne serais-ce qu'une journée, lui avait tenu une vie.

Au milieu de la chaleur et de la poussière, il avait toutes sa vie vécue seule avec pour seul compagnie le bruit des machine.

Cette fois ce n'était pas pareil, tout serait différent.

Bien qu'atemporelle, il savait que sa dernière soirée se terminée.

Il levait sa chope, le regard brillant de tant d'espoir.

Ce soir, il s'était fait beau. Il avait quitté son cirer et sa barbe...

L'avait-on déjà connu sans? Je ne pourrais vous le dire...

Il était seul à cette table. Partout autour de lui les gens jouaient, chantaient, dansaient, tenant fermement leur voisin.

Cela ne l'intéressaient plus, il avait passé l'âge.

Et puis à quoi bon, bientôt, il ne serait plus des leurs. Pourquoi aurait-il cherché à fraterniser?

 

D'un revers de la main, il ballait sa table, laissant s'éclater les nombreux verres vides. D'une voix étonnement clair, il lève la main en hurlant « whisky »

 

Le bouchon retiré avec ce qu'il lui reste de dents, il avale courageusement une longue rasade

 

Il reste là, le regard vide, retraçant sa vie, impliquant tant de choses et de « si » qu'il pourrait en refaire le monde.

Étonnement, ce n'est pas triste qu'il y repense. Au contraire. Il aurait aimé changer certaines choses, comme beaucoup de gens, mais même si sont parcours n'était pas des plus glorieux, il savait qu'il n'étais pas le mauvais bougre. Une fois même, il avait sauvé la vie d'un de ses compagnons de voyages. Pas héroïquement, non. Le hasard avait fait qu'il l'avait retenu de se passer par dessus bord. Il avait appris que sa femme était domaine public là où il rentrait si peu.

Comme tous, il croyait que cela n'arrivait qu'aux autres...

La douleur en fut proportionnée.

Il chasse ces quelques pensées.

Un instant encore, il le revois,... Il l'a revois,... Tout cela était si loin de lui maintenant.

Armé de sa bouteille, il se lève, droit et fier, le regard fixé vers une seule et unique destination: Citère.

C'est sur ce ponton qu'il se mit à fredonner, seul dans le froid de cette hivers toujours plus rude à vous en glacer le sang. Il hélais ainsi la nuit et ses étoiles, les interrogeant...Il était loin de la mer, mais l'atmosphère la lui rappelais. Il suivait du regard le cours d'eau qui bifurquais progressivement jusqu'à perdre de vue. Il l'avait rencontrée ici alors qu'il était en escale.

...Nous étions si beau tous les deux, le monde nous appartenait...

On pourrait de demander pourquoi il revenait encore ici, sur ces lieux de jeunesse qu'il avait cru sans fin? Mais ce soir n'était pas comme tous les soirs... Le whisky était meilleur, il ne lui renflait plus l'estomac comme tant de fois auparavant. Il avait ce petit goût d'ailleurs qui vous donne toujours l'envie d'en reprendre encore une gorgée.

La bouteille était vide.

Déambulant ça et là il attend. Espoir éphémère de cet instant, il sait que bientôt tout sera loin derrière lui. La nuit bien avancée laisse bientôt place aux premières lueurs du soleil. Le vieux marin est là... Il gît sur le planche de bois de ce ponton... Se serait-il encore trompé? N'avait-elle pas entendu son appel? Abandonné entre ce monde et les étoiles, il piétine là ou certains avances toujours plus vite. Ne faisant que ruminer cette amour perdue depuis tant d'année. Poséidon la lui avait-il reprise, ou étais-ce un de ces beaux mâles ivre de désir?

Une longue barge s'approche de lui, à perte de vue, des rameur qu'on ne pourrais compter, avec à leur tête la déesse Aphrodite... Elle était là, plus belle que jamais, lui souriant. Quelle beauté, tout en elle respirais le calme et la promesse d'un amour éternel.

Il ne résiste pas

Il se laisse transporter à son tour au fil des vague pour la dernière fois.

Il le savait...

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